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Si San m'était conté...
8 décembre 2012

Où es-tu ?

Où es-tu ?

bceaoToujours à Bamako au grand séminaire Saint-Augustin de Samaya. Ce matin, cependant, je suis sorti en centre ville, à deux pas de la tour de la BCAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), et du lycée Notre-Dame-du-Niger, chez les religieuses de Marie Immaculée pour célébrer avec elles, leurs monitrices et les jeunes filles de leur foyer, la fête de l’Immaculée Conception. Elles accueillent plus de 130 jeunes filles, certaines élèves au lycée, d’autres au centre d’alphabétisation, et d’autres encore dans un centre de promotion féminine, où elles leur donnent une formation de base qui pourra les aider à être couturière, à tenir une maison et des enfants dans de nombreuses familles qui demandent de l’aide. C’est une joie pour moi de sortir, et de quitter enfin mes béquilles, et c’est une grande joie de célébrer avec elles dans une communauté priante, jeune et dynamique.

 Où es-tu ?

Ce sont aussi les premiers mots de la première lecture de ce jour et en même temps de mon homélie, qui suit.

« Où es-tu ? » (Gn 3, 9). C’est la question que Dieu pose à Adam. Il vient à peine de le créer. Mais déjà il le cherche. « Où es-tu ? » Adam s’est détourné de Dieu, il a peur, il se cache.

Le Créateur, Dieu fidèle, part à la recherche de sa créature, comme le Bon Pasteur part à la recherche de la brebis perdue, et comme le prophète Ezéchiel nous décrit aussi le rôle du véritable Berger : « Je chercherai (la brebis) qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je raffermirai celle qui est malade, je veillerai sur celle qui est forte ; je prendrai soin d’elles avec justice. » (Ez 34, 16). Pas de jugement, ni de condamnation dans cette question, « où es-tu ? », mais un amour inconditionnel de ses créatures.

« Où es-tu ? » telle est la question qu’il pose à chacun d’entre nous, en partant à notre recherche aujourd’hui. Dans notre vie de tous les jours, où sommes-nous ? Est-ce que nous gardons un espace pour demeurer avec « Celui qui nous aime et dont nous nous savons aimé » ? Est-ce qu’il habite chacune de nos activités, chacune de nos rencontres, chacune de nos paroles ? Est-ce que nous vivons chacune de nos journées avec lui ou est-ce que nous les vivons en son absence, en faisant comme nous pouvons ? Dispersés et perdus.

A l’image d’Adam, il faut bien reconnaître notre indigence. Nous sommes dispersés. Nous avons perdu le sens de notre vie. Et comme nous le rappelle ce beau chant de l’Avent, nous pouvons nous adresser au Seigneur : « Toi qui vient pour tout sauver, Viens sauver tes fils perdus, dispersés, mourant de froid, Toi qui fus un jour en croix, viens sauver tes fils perdus. »

 A l’inverse d’Adam, dans l’évangile, nous contemplons Marie. Elle est là, quand vient le messager du Seigneur. En attente, à l’écoute, en dialogue également – étonnée, elle interroge l’ange  –, disponible enfin – « voici, la servante du Seigneur » (Lc 1, 38). Elle n’est pas dispersée. Bien au contraire, elle est, toute présence à celui qui vient la visiter.

Elle est toute tournée vers Celui qu’elle portera en son sein, vers Celui à qui elle donnera le jour. Les évangiles nous diront d’elle qu’elle « conservait en son cœur toutes les paroles et tous les évènements concernant son Fils », le recherchant même quand il semblait être absent lors du pèlerinage familial à Jérusalem pour les douze ans de Jésus.

De Cana, à la Croix, elle est là, les yeux fixés sur le Christ. Libérée du péché originel elle est totalement disponible, donnée à son Fils. Elle peut se faire aussi comme le dirait St Paul « toute à tous ».

Et elle nous donne là une manière très claire de vivre nos journées et toutes nos activités en présence du Seigneur, sous ses yeux, en dialogue avec lui. Elle nous invite à fixer le Christ, à l’écouter, à faire sa volonté à chaque instant, à nous donner sans compter.

Comme Elle, nous sommes appelés encore aujourd’hui par toute notre vie à donner naissance au Seigneur, à sa Lumière, à sa paix dans le monde qui est le notre.

 Avec Marie, découvrons ce projet de Dieu pour nous : « Béni soit Dieu, le Père du Christ Jésus notre Seigneur ! […]. En lui, il nous a choisis avant la création du monde pour être devant lui saints et sans tache. Par amour, il décidait dès ce moment qu’il ferait de nous ses fils par Jésus Christ et pour lui. » (Ep 1, 3-4). Etre saint, être ses enfants bien-aimés, être des rayons de sa Lumière. Mais pour cela, Il faut nous vider pour nous remplir de Dieu. St Augustin disait : « vide-toi pour que tu puisses être rempli ; sors afin de pouvoir entrer ». Si nous voulons que Dieu naisse en nous, il nous faut lui préparer sa  place ; et donc reconnaître que la place est bien encombrée ! Un peu comme le fonds d’un puits profond où jaillit une source qui devient inaccessible tellement le trou du puits est encombré de gravats ou d’autres matières.

 Marie est là, à nos côtés, comme elle a été aux côtés de son Fils jusqu’au bout. « Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle nourrit, cesse-t-elle de chérir le fruit de ses entrailles » dit Isaïe ? Qu’elle nous aide, nous ses enfants, à accueillir son Fils pleinement !

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