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Si San m'était conté...
23 novembre 2010

A Kita, avec le pèlerinage national.

Samedi 20 novembre, à l’aube, avec un groupe de 25 paroissiens de Falaje nous partons en direction de Kita. Dans cette ville, chaque année, depuis 40 ans, a lieu le grand pèlerinage national Malien. En effet, c’est à Kita qu’un 20 novembre 1888 est arrivée pour la première fois la bonne graine de l’Evangile. En souvenir de cette date, mais aussi pour honorer Marie, qui est priée à Kita sous le vocable de Marie, « Mère du Mali », depuis que le frère Isaac a modelé avec la terre du marigot une belle statue à son effigie, tous les diocèses du Mali se retrouvent dans cette petite ville de l’ouest Malien.

Les uns partent en voiture, d’autres à pied depuis Kati (ils étaient 40 cette année à vivre cette aventure), mais les plus nombreux viennent en bus ou en train. De Falaje, nous avons d’abord pris le Sotrama (bus de brousse, pour une vingtaine de personnes), puis à Kati nous sommes montés dans le train des pèlerins. Nous avons mis 3 heures pour parcourir environ 150 km et rejoindre Kita.

Nous étions cette année plus de 7 000 à prier Marie. Accueillis par l’Eglise du Mali, une importante délégation du diocèse de Montpellier était là, conduite par leur archevêque coadjuteur, Mgr Carré. Depuis 1963, il existe en effet un jumelage fort entre les diocèses du Mali et le diocèse de Montpellier qui est considéré comme le « septième diocèse » du Mali. Il envoi de fait régulièrement des prêtres fidei donum, actuellement l’abbé Lionel Robin, administrateur de Kati, mais aussi des aides matérielles.

Après une célébration pénitentielle dans l’après-midi du samedi, nous avons vécu une majestueuse procession aux flambeaux jusqu’à une petite colline située à 2 km du sanctuaire. Sur le bord de la route, les habitants de Kita, en majorité musulmans, contemplaient en silence les pèlerins en marche et en prière. Certains même rejoignent les chrétiens en espérant bien recevoir quelques grâces. Arrivés à la colline, nous nous sommes installés dans un amphithéâtre naturel pour vivre une veillée biblique et vers minuit la messe.

Durant la nuit, à tour de rôle, les diocèses se succédaient pour une adoration eucharistique. Et le dimanche matin, tout le monde se retrouvaient dans la basilique et aux alentours pour la messe du Christ Roi. C’est le diocèse de Mopti qui animait le weekend end et la messe avec une chorale très dansante. Et c’est l’évêque de Mopti, Mgr Georges Fonghoro qui présidait.

 Comme cette année le Mali fêtait ses cinquante ans d’indépendance retrouvée, le président du Mali était présent à la messe. C’est une première dans l’histoire du pèlerinage. A la fin de la messe, il a pris la parole. Les premiers mots ont été des salutations de paix : « La paix soit sur chacun de vous ! La paix soit sur nous ! La paix soit sur vos voisins ! La paix soit sur l’Afrique ! La paix soit sur le monde ! » On aurait pu croire à un évêque qui s’adressait à ses fidèles, mais c’était bien le président du Mali, un musulman dans un pays majoritairement musulman qui s’adressait à la petite minorité chrétienne. Par la suite, et pour être dans le thème du pèlerinage, « Marie, mère de l’Eglise, au service de la réconciliation, de la justice et de la paix », avec beaucoup d’humour, il a rappelé que la guerre était facile. En effet, comme chacun, il avait fait des études. Si certains font du droit, du commerce ou des mathématiques, lui il avait fait l’école de guerre en tant que général avant d’être président. Et il nous disait : « la guerre, c’est facile. Il suffit que je dise à mon chef d’état major : « attaque », et il attaque. Mais la paix est beaucoup plus difficile, car elle suppose de dépasser tous les égoïsmes pour permettre à chacun d’avoir toute sa place. » Et il terminait en disant qu’il avait besoin des chrétiens du Mali pour construire la paix. Vous imaginez le tonnerre d’applaudissements dans la basilique de Kita.

A midi, le président partageait son repas avec les évêques, les prêtres et les religieuses présents. Et puis dans l’après-midi, c’était la cérémonie d’envoi des diocèses. Chaque diocèse recevait du sel et une lumière pour devenir « sel et lumière de la terre ».

Pendant ces deux jours, j’ai eu aussi la chance de rencontrer la mère d’Abraham, mon frère de Sartrouville. Notre rencontre est immortalisée dans l’album photo.

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