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Si San m'était conté...
4 février 2011

Basabugu 2, le retour.

DSC00202Dimanche 30 janvier, c’est une grande première pour moi. Je vais présider une eucharistie dominicale en bambara. Les chrétiens se rassemblent petit à petit. La messe est annoncée à 8 h, mais nous ne ommencerons pas avant 8 h 30. Nous sommes un peu plus d’une centaine. Vient le moment de l’homélie. Je l’avais bien préparé la veille en sélectionnant des proverbes bambara sur le bonheur comme celui-ci : « hera fura te. », ‘il n’y a pas de recette pour obtenir le bonheur.’ Le bonheur ne s’obtient pas grâce à un médicament quelconque (boissons alcoolisés, drogues, appelés en bambara ‘nisondiyafuraninnisondiyafuranin, littéralement ‘petit médicament du plaisir’ ; véritables fléaux dans les villages). Le bonheur est un don de Dieu. Le bonheur se trouve en Dieu, et les béatitudes en sont la signature. Je suis heureux, car au sortir de la messe, les paroissiens peuvent me redire les proverbes bambaras que j’ai utilisés pour ma prédication, signe qu’ils ont suivi au moins les grandes lignes.

Mercredi 2 février, une grande surprise m’attend au petit déjeuner : de la viande ! En quinze jours de présence à DSC00144Basabugu, c’est en effet la première fois que je mange de la viande. Mais le plus surprenant, c’est que cette viande est : du chien ! On m’en offre une grande part. Je leur demande tout de même de m’en donner que la moitié. Mon estomac, en effet, rechigne à manger de ce plat inconnu et surprenant. Mais, au fur et à mesure que je la goûte, je dois humblement confesser que cette viande est excellente. J’apprends à la fin de ce petit déjeuner que tous les petits chiots présents ici auront tous la même destinée.

Dans la concession, que j’habite, trois générations sont présentes. Les grands parents, Bwa DSC00179Gaston et Monique, sont mes logeurs. Âgé de 87 ans, Bwa Gaston est le deuxième habitant de BasabuguBasabugu à avoir reçu le baptême. C’est l’histoire vivante du village et de la communauté chrétienne. Avec eux vivent deux de leurs enfants, Gilbert, animateur de la radio chrétienne locale, radio Nciba, et Benjamin, cultivateur. Tous les deux sont mariés et ont de nombreux enfants. Gilbert compte 9 enfants, 7 filles (Hélène, Marie-Thérèse, Marguerite, Eulalie, Tiga, Tanga, Maria) et 2 garçons (Blaise et Lucien). Benjamin lui possède 4 garçons (Noël, Fernand, Jacques, Abraham) et son épouse, Marie, attend bientôt un nouvel enfant, elle espère que ce sera une fille. Quand l’école est terminée, la cour s’anime. J’apprends à jouer avec eux à différents jeux de cartes. ‘Marasi bo’, ‘on joue aux cartes’, me disent-ils avec empressement dès qu’ils entrent dans la cour.

Chaque matin de la semaine, je célèbre la messe. Je suis admiratif devant les vieux et les vieilles qui viennent fidèlement prier avec moi. Je pense notamment à Jean-Baptiste, un aveugle qui vient tout seul, ou à Bernadette, une vieille, qui malgré ses problèmes de genoux fait chaque jour un bon kilomètre et demi en s’appuyant sur son gros bâton pour rejoindre l’église. Quelle foi !

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