Sécheresse, perdrix et compagnie.

Ici, le grand sujet de discussion, ce sont les caprices de la météo. Quand vous arrivez dans un village, ou quand vous accueillez quelqu’un qui vient de loin, il est de bon ton de se renseigner sur la pluviométrie. C’est un véritable sujet d’angoisse chez les agriculteurs, qui forment la très large majorité des actifs au Mali. Il n’a pas assez plu cette année. Pour qu’il y ait de bonnes récoltes, il faut au moins 750 mm de pluie pendant l’hivernage. Or, dans une très grande majorité de localités, on peine à arriver à 400 mm de pluie. On se dirige tout droit vers une sécheresse. Et c’est une désolation de voir les récoltes séchées sur pieds.

Et là où il y a un peu de grains, les insectes ou les perdrix viennent se nourrir, au grand dam des paysans. Heureusement, les chasseurs ne sont pas loin. Et, il n’est pas rare d’entendre claquer des coups de fusils en rase campagne. Les perdrix abattues permettent tout de même d’avoir quelque chose dans la marmite. A l’évêché, nous avons eu ainsi  la chance de recevoir quatre perdrix comme cadeau. Ce fut l’occasion d’un bon repas.

Mais ce n’est pas quelques perdrix ou lièvres qui donneront le change. Comment vivre ou plutôt survivre cette année ? Si, le riz ne manquera pas, grâce à un système d’irrigation assez performant le long des fleuves, il n’y aura pas ou peu de récolte de mil, de sorgo, ou de maïs. Les greniers sont presque vides. Et les prix de toutes ces denrées de base dans l’alimentation locale vont s’enflammer ! Ici, c’est la crise alimentaire qui risque de s’inviter.

Dimanche qui vient, je pars célébrer la messe au Koni. Je prendrai le pouls de cette communauté.