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Si San m'était conté...
2 décembre 2010

A la découverte de Falaje...

Voilà maintenant un mois que je vis à Falaje. Depuis mon arrivée, j’ai fait déjà plusieurs découvertes.

Falaje a d’abord été un hameau. On pense que c’est vers 1785 qu’il fut créé par un chasseur de Daban, village situé à 10 km. Près d’un marigot, et au milieu de la brousse, il offrait à ce chasseur et à ses frères de nombreuses facilités pour pratiquer sa profession ainsi que la culture de la terre. Falaje doit cependant son développement aux Pères Blancs qui sont venus s’installer là en 1929, et ont créé en plus d’une paroisse, une école, un dispensaire et un marché qui est très important aujourd’hui et attire tous les jeudis de nombreuses personnes, même de Bamako. D’ailleurs, un tiers des habitants de cette bourgade sont commerçants, la plupart des autres sont cultivateurs ou artisans. C’est dire la place que tient le commerce à Falaje.

Si les Pères sont venus s’installer ici, c’est que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ avait déjà fait son œuvre. Une femme, Sajo Suko, Odile de son prénom de chrétienne, épouse de Jean-Baptiste Traoré, baptisée alors qu’elle résidait à Kati, rayonnait à Falaje à tel point que les habitants du village et de la région aimaient l’écouter et prendre conseil auprès d’elle. Elle a fait un gros travail d’évangélisation avant l’arrivée des Pères, baptisant même des enfants en danger de mort, qui ont survécu. Sur les registres de la future paroisse, on découvre ainsi les premiers baptisés, Suzanne, Gabriel, Angèle accueillis par cette maîtresse femme.

Samedi dernier, le 27 novembre, avec sœur Sophie, je suis allé visiter le dispensaire et la maternité de Falaje. De nombreuses femmes profitent des soins des sœurs et de leur équipe de soignantes. Lors de mon passage, cinq femmes étaient dans la maternité avec leur petit enfant, dont un prématuré. Quelle joie pour ces femmes de me montrer le fruit de leur amour : un petit garçon, en Bambara « jiritigela », mot composé de trois syntagmes qui signifient mot à mot, « la personne (la) qui coupe (tige) les arbres (jiri) » ; ou une petite fille, « Jitala », mot lui aussi composé de trois syntagmes, « la personne (la) qui porte (ta) l’eau (ji) ». Deux mots bien différents pour désigner le garçon et la fille et qui en disent long sur la place et le rôle de chacun dans la famille et dans la société. Certains travaux sont réservés aux femmes, les travaux de la maison : tirer l’eau du puits et la porter, aller chercher les fagots de bois dans la forêt, laver le linge,… D’autres le sont aux garçons : couper le bois, tuer les animaux, travailler la terre,…. Tout est très codifié. Féministe s’abstenir ! En quittant ces jeunes mères, je n’ai pas manqué de les bénir comme font les Bambaras à toutes occasions : « Que Dieu garde vos enfants en vie ! », « Amina ».

 

 

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