Immersion totale à Basabugu.

Lundi prochain, commence l’immersion totale en monde bambara. Je partirai seul dans un village de brousse appelé Basabugu, prononcez « Basabougou ». Pas d’autre solution que de s’exprimer en bambara. Mon logeur s’appelle « Bwa Gaston », « Le père Gaston ». Catéchiste à la retraite, âgé de 87 ans, il est toujours en bonne santé. Il loge avec son dernier fils, Benjamin et ses petits enfants. Je vivrai chez eux, partageant leur vie de famille et leurs repas, dormant dans une case, me douchant à l’aide d’un sceau. Chaque matin, je célèbrerai la messe en bambara pour la communauté chrétienne présente dans ce village. Il semble que ce soit la plus importante de toute la paroisse de Falaje. J’aurais donc sûrement de nombreux fidèles chaque jour.

J’oubliais de vous dire que j’ai reçu depuis Noël un nouveau nom de famille. Désormais, je suis un Diarra. J’appartiens à cette grande famille Malienne, qui a donné de nombreux rois, et dont l’animal Totem est le lion, le roi de la savane. Ici, au Mali, les relations sociales sont construites autour de ces familles. Appartenir à une famille donne certains droits, différents suivant chaque famille. Il y a aussi les parents à plaisanterie, ceux avec qui on plaisante sans jamais se fâcher. Ces relations de « parents à plaisanterie » font que les relations sont très décontractées au Mali. Les parents à plaisanterie des Diarra sont principalement les Traoré. Il se trouve que le village de Basabugu est un village presque exclusivement de Traoré. Je me prépare donc à être très chahuté. Mais je prépare aussi mes armes…Je tenterai de vous raconter la vie de village chaque semaine, lors de mon passage à Falaje où notre communauté d’élèves se retrouvera chaque vendredi soir.