Une vocation, catéchiste.

Gilbert, le fils de Bwa Gaston, mon logeur, se prépare à devenir catéchiste (voir ci contre sa photo, dans la concession de son père, prêt à partir). Nous parlons souvent ensemble. Pour l’instant, il est encore en formation.

La formation des catéchistes est longue : elle dure trois ans. Les deux premières années, ils logent avec leur famille à l’école des catéchistes. Pour le diocèse de Bamako, c’est à Ntonimba, près de Kati. Là, chaque jour, ils suivent des cours d’Ecriture Sainte, de théologie, de liturgie, de Français et de Bambara aussi. Le but est de leur donner les outils nécessaires pour bien mener leurs responsabilités pastorales : ils devront en effet, dans les communautés villageoises, animer la préparation au baptême des adultes et des enfants, le catéchisme, la prière dominicale, et parfois la célébration de l’imposition du nom pour les baptisés ou des funérailles.

Ils sont aussi initiés à l’autosuffisance financière. Dès l’école de Ntonimba, mais ensuite dans les villages où ils seront affectés, on leur confie plusieurs parcelles pour cultiver un jardin, mais aussi produire mil ou sorgho et subvenir ainsi à leurs besoins. Dans certaines écoles de catéchiste, on leur apprend de nouvelles techniques de production. Ils pourront ainsi devenir des acteurs de développement dans leurs missions.

Après ces deux ans passés à Ntonimba, ils vivent une année de stage. Gilbert est arrivé à cette étape. Son stage se déroule à la fois comme animateur de la radio catholique locale, radio Nciba, mais aussi comme catéchiste stagiaire à Basabugu. C’est d’ailleurs la communauté chrétienne de Basabugu qui l’avait repéré, et, par le biais du curé de Falaje, appelé puis envoyé se former pour devenir catéchiste. C’est le plus souvent de cette manière là que les catéchistes sont appelés. C’est véritablement l’Eglise locale par le biais de ses pasteurs qui appelle.

Chaque année, une vingtaine de catéchiste sont envoyés en mission dans le diocèse de Bamako. Les paroisses, ici, sont immenses et comptent une bonne centaine de villages, et parfois beaucoup plus. Les prêtres ne peuvent y passer qu’une fois tous les mois, et encore avec difficulté. L’envoi de tous ces catéchistes permet à beaucoup de communautés chrétiennes d’être accompagnées et soutenues dans leur vie de foi et dans leur témoignage.