Causeries de carême.

Tout au long du carême, dans le diocèse de San comme dans tous les diocèses du Mali, chaque paroisse, chaque secteur, chaque communauté accueillent les causeries de carême. Il faut bien comprendre que chaque paroisse très grande, l’équivalent d’un petit département français, est divisée en plusieurs secteurs, qui comptent le plus souvent plusieurs communautés chrétiennes réparties dans les différents villages chrétiens ou les différents quartiers pour la ville de San.

A l’occasion de ses causeries, les prêtres de la paroisse sont présents dans le secteur et ses communautés chrétiennes. Pendant tout un week-end, les chrétiens se rassemblent par communautés, partagent autour de textes de la Parole de Dieu choisis par le diocèse (cette année, le thème retenu invite les chrétiens à devenir acteurs de justice, réconciliation et paix là où ils vivent). Ils sont aidés par les catéchistes et un livret édité par le diocèse. Le prêtre est là pour écouter, répondre aux questions, donner le pardon.

Ce week-end, les causeries avaient lieu dans le secteur de la ville de San. A l’évêché, nous avons accueillis les chrétiens du quartier, appelé « Médine ». Nous étions un peu plus d’une centaine. J’ai été émerveillé de voir encore une fois comment la Parole de Dieu, tout simplement lue, accueillie, méditée, partagée, peut produire des fruits dans la vie de chacun. A la fin de ces deux jours, un chrétien a interpellé le curé de la paroisse en lui disant : « Nous avons besoin de nous retrouver plus régulièrement autour de la Parole de Dieu pour grandir. Les sacrements et la messe dominicale ne nous suffisent pas ! Redynamisez les Communautés Ecclésiales de Base ! ».

« De même que la pluie et la neige tombent du ciel et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer pour qu’elle donne la semence au semeur et le pain à celui qui mange, de même la parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans effet, sans avoir accompli ma volonté et réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée. » (Is 55, 10-11).