La mission commence.

Revenu à l’évêché de San, après six mois de session d’apprentissage de la langue bambara à Falaje et Basabugu, je suis désormais à pied d’œuvre pour me lancer dans la mission : la pastorale des jeunes à San. J’ai peu de temps cette année. Les élèves ont à peine deux mois d’étude avant de quitter l’école et de rejoindre leurs parents dans les villages au moment de la saison des pluies pour le travail dans les champs. Et puis, bientôt, les examens vont commencer.

Je me suis donc fixé un programme de rencontres, de découvertes, d’évaluation, avant de me lancer dans un projet bien cadré.

Je souhaite en effet prendre le temps de rencontrer tous les acteurs de la pastorale des jeunes :

1. Les directeurs des deux écoles catholiques : un lycée tenu par les Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso (dites SAB), et une école primaire et collège diocésain, appelé « Ecole Père Bernard de Razilly » (Père Blanc qui a beaucoup étudié la langue et culture des Bwa, ethnie majoritaire ici, et ethnie très chrétienne).
2.  Les catéchistes qui opèrent  au sein de ces établissements.
3.  Les religieuses de la Charité de Jésus et de Marie qui accueillent chez elles pour le catéchisme les scolaires issus du public.
4.  Les différents mouvements présents à San (Scoutisme, Amis de Kizito, correspondant à l’Action Catholique des Enfants (ACE), Communauté des Etudiants Croyants (CEC), correspondant à la Jeunesse Etudiante Catholique (JEC), chorale des jeunes), et leurs responsables.
5.  Les initiatives de l’abbé Emmanuel, le responsable de la Caritas de San, en direction des jeunes.
6.  Le curé de la paroisse, l’abbé François d’Assise.
7.  Le responsable laïc de la pastorale des jeunes sur la paroisse de San, Irénée, qui coordonne les responsables de jeunes dans chaque secteur de la paroisse.

Cette tournée me permettra de sentir ce qui se vit déjà, les réussites et les difficultés, de percevoir les attentes des uns et des autres, et d’établir un projet pastoral que nous pourrions mettre en œuvre à la rentrée prochaine et peut-être même avant si cela est possible.

Enfin, j’ai la chance de pouvoir compter un outil très performant : le centre pastoral des jeunes. Construit il y a à peine un an, c’est un grand bâtiment qui permet de réunir plus d’une centaine de jeunes pour des conférences, du théâtre, du cinéma. Un grand terrain devant pourrait servir pour toutes sortes d’activités sportives. Il y a même une cuisine, et des dortoirs qui sont utilisés lors de rassemblements diocésains. Ce centre, pour l’instant, est sous-utilisé, car ni les jeunes, ni la paroisse ne l’ont investi. Il pourrait pourtant servir idéalement à rassembler les jeunes et développer une pastorale à leur égard à l’instar de ce qui se fait dans les oratorios en Italie (locaux paroissiaux où les jeunes se rassemblent dans un esprit chrétien pour toutes sortes d’activités sportives, culturelles, religieuses, accompagnés par des éducateurs chrétiens).