Premières communions.

Ce dimanche, une grande joie pour moi, je  célèbre la première communion de 16 enfants du secteur du Koni, de Koutienso et de Yangasso dans l’église de Yangasso. Je commence à bien connaître maintenant cette communauté chez qui j’ai célébré le triduum pascal, et dans laquelle je me retrouve régulièrement le dimanche.

Parti, comme d’habitude, à 6 h 00 du matin, je quitte le cercle de San (le cercle, au Mali, est l’équivalent du département, en France) pour rejoindre le cercle de Bla dans lequel se trouve cette partie de la paroisse cathédrale de San. Il me faut environ une heure pour y arriver. Les paroisses sont ici immenses !

Arrivé à Yangasso, ma première tâche est d’aller chercher les chrétiens qui sont parfois à plus de 30 km, comme ceux du Koni, dont les plus chanceux ont une mobylette leur permettant d’être indépendants, mais dont la majorité n’a aucun moyen de transport ! Une heure et demie plus tard, après deux allers-retours avec le pick-up bien chargé, la communauté se prépare à célébrer la messe en attendant les chrétiens de Yangasso, les plus proches…

Les enfants sont là depuis jeudi soir. Ils ont pendant deux jours et demi, hébergés chez le catéchiste, nourris par les mamans chrétiennes de Yangasso, vécu leur retraite de préparation à la communion. Assis aux premiers rangs, les filles ont revêtus leurs plus beaux pagnes, et les garçons leurs plus habits.

Pendant l’homélie, je m’adresse à eux, posant des questions, suscitant la curiosité de leurs familles, racontant des histoires. L’assemblée est très attentive. L’évangile de ce dimanche nous aide à comprendre le mystère de cette communion : « Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. »

Après la prière universelle, le catéchiste de Yangasso pose un certain nombre de questions aux enfants sur l’eucharistie. Ils répondent collectivement, des réponses apprises par cœur, montrant qu’ils ont bien travaillé pendant leur retraite et que leur esprit essaye de comprendre ce qu’ils vont vivre aujourd’hui.

La première communion est très recueillie. Un temps de silence la suit. Et puis c’est l’explosion de joie. Le balafon entraîne enfants et adultes à danser, formant une chaîne autour de l’autel, comme en action de grâce pour le don reçu de celui qu’il est à la fois « le prêtre, l’autel et la victime ». Des youyous fusent d’un peu partout.

La joie se poursuit après la messe. Danses ininterrompues, repas servi par les mamans de la communauté de Yangasso et joie des retrouvailles de tous les chrétiens du secteur, ce qui est rare, comme vous l’avez compris, vu leurs moyens de déplacement.