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Si San m'était conté...
28 octobre 2012

Au fil des jours.

Depuis vendredi, San, le Mali, mais plus largement toute la communauté musulmane, est en fête. Vendredi a eu lieu la fête de l’Aïd-al-Adha, « la fête du sacrifice », en mémoire du sacrifice d’Abraham, qui a montré sa « soumission » à Dieu en acceptant d'offrir son fils Ismaël. Le Coran diffère en cela de la Bible. Bien sûr, l’ange lui a montré ensuite le mouton à sacrifier à la place de son fils.

Cette fête est appelée en bambara « seliba »,  « la grande fête », comme en arabe d’ailleurs qui traduit cette expression par Aïd-al-Kabïr. Au Mali, c’est l’occasion pour les familles de se réunir chez le chef de la famille, d’échanger des vœux de paix, de prier et de partager un bon mouton. Depuis une semaine, les bus étaient chargés, beaucoup de gens étaient en voyage pour rejoindre leur village d’origine et leurs parents, comme les moutons d’ailleurs mais pour trouver des acheteurs.

Cette année, cette fête est empreinte de tristesse. Le pays est divisé. Une intervention militaire se prépare. Un demi million de Maliens sont déplacés dans le Mali ou réfugiés dans les pays voisins, et sont dans l’impossibilité de vivre cette fête chez eux. Enfin, le prix du mouton a explosé, les moins chers se vendaient l’équivalent de deux à trois mois de salaire pour les revenus modestes. Une denrée de luxe, qui a du ruiner plus d’une famille.

Malgré cela, les rues de San se sont tout de même égayées. Chants, danses, musique, joies des retrouvailles. J’entends tout cela depuis ma chambre à l’évêché où je me repose pour permettre à ma cheville de se refaire une santé. Le médecin m’a demandé de garder ma chambre dix jours au moins. Cela me coûte énormément. Régulièrement, je reçois de la visite : les prêtres de la paroisse, des jeunes du centre, les religieuses. Ils viennent avec des oranges. C’est le cadeau que l’on fait aux convalescents. Comme quoi, l’expression « porter des oranges » a encore du sens.

Aujourd’hui, dimanche, après la messe célébrée dans ma chambre, je suis en communion avec les jeunes du centre d’étude et d’aide aux devoirs. C’est le lancement de l’année, et l’emploi du temps sera remis personnellement aux 168 jeunes inscrits. Cette cérémonie d’ouverture est dirigée par l’abbé Etienne DAKOUO, vicaire à la cathédrale, et qui sera mon assistant cette année vu mes déplacements à Samaya, le grand séminaire de Bamako.

A Bamako, j’aurais d’ailleurs l’occasion de retrouver un autre prêtre fidei donum français, Bernard Robert qui vient d’arriver au Mali, mais qui y avait déjà fait un long séjour dans les années 90. Il est originaire de la Vendée. Nous nous étions croisés la première fois, il y a quatre ans, au consulat du Mali à Paris, dans le XX° arrondissement à deux pas de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes. Je cherchais alors un visa pour partir, au mois d’août 2009, une semaine à San faire connaissance avec l’évêque, le diocèse et la mission qui pourrait m’être confié. Nous nous sommes retrouvés aussi lors de mon séjour cet été en France. Et nous avons partagé en début de semaine, avant mon accident, une journée ensemble lors de son passage à San vers Bamako.

 

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