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Si San m'était conté...
25 novembre 2012

Des journées bien rythmées.

DSC00806Au séminaire, les journées sont réglées comme du papier à musique. La cloche rythme les grands rendez-vous et nous appelle à participer aux grandes activités de la vie du séminaire. Avant même l’appel à la prière du muezzin, la cloche sonne le réveil à 5 h 30.

La première activité au séminaire, c’est la rencontre avec « Celui qui nous aime et dont on se sait aimer », le Seigneur. La prière des laudes, suivie de la messe et d’un temps d’oraison, rassemble donc tout le séminaire à 6 h 00  dans l’église. Nous y retournerons à 12 h 15 pour la prière du Milieu du jour, puis à 19 h pour les vêpres, et certains jours également pour le chapelet ou l’adoration eucharistique.

La deuxième activité, c’est la formation intellectuelle. Le matin donc, du lundi au samedi, les séminaristes se retrouvent pour les cours. Je donne pratiquement chaque jour deux heures de cours. Les après-midis, par contre, sont réservées à l’étude personnelle, à la bibliothèque, ou en chambre. Personnellement, je réserve du temps pour recevoir les séminaristes qui souhaitent poser leurs questions de compréhension sur le cours de patristique. Le soir après le dîner, ils auront encore du temps pour lire et travailler.

Enfin, le séminaire est aussi le lieu d’une formation humaine, pastorale, spirituelle. Une partie de l’après-midi est consacrée ainsi soit aux travaux manuels, et ils sont nombreux au séminaire avec un grand espace à cultiver (riz, mil, bananes, jardin,…), soit au sport, soit à différentes rencontres de formation pastorale et spirituelle (équipe de vie et de partage, reprises sur la vie du séminaire, chants).

Samaya étant déjà assez éloigné du centre de la ville de Bamako, nous sommes protégés de toutes les distractions de la ville. Pourtant, nous ne sommes pas coupés de la vie du monde : les journaux, internet, la télévision, nous permettent d’être attentifs au monde, de le porter dans notre prière.

Et bien sûr, en ce moment, ce qui est sur toutes les lèvres des Maliens, jour après jour, c’est cette crise au nord du pays qui s’éternise et déstabilise l’ensemble du pays. Cette semaine, un français a été pris en otage à Diema, localité située à 400 km au nord-ouest de Bamako. Des « brigands » ou des « terroristes » semblent donc capables de frapper partout. Et les mesures de sécurité se renforcent un peu partout, les chrétiens eux-mêmes se mobilisent pour être vigilants à chaque rassemblement dans la peur d’attaques terroristes.

L’issue de cette crise est encore loin devant nous. Si une grande partie des Maliens, à juste titre, veulent reprendre coûte que coûte les territoires occupés illégalement, et ce le plus vite possible, ils savent aussi que la guerre ne règlera pas tout, mais qu’il y a une œuvre politique importante à réaliser pour remettre le pays sur pieds, éliminer la corruption à tous les niveaux de l’état, les trafics en tout genre, comme restaurer les valeurs ancestrales du Mali et replacer le bien commun au cœur de toute action politique. Il y aura aussi inévitablement un dialogue à mener avec ces « rebelles », et qui sera difficile car depuis plus de cinquante ans, régulièrement, ils se séparent pour revenir ensuite, épuisant par là même la patience pourtant grande et la confiance des Maliens. Et puis, certains pays voisins, l’Algérie entre autres, préféreraient sans doute d’autres solutions que celles défendues par le gouvernement de transition dans les structures internationales. Enfin, Romano Prodi, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, affirme qu’il ne peut pas y avoir d’intervention militaire pour libérer le nord avant septembre 2013, car d’une part les militaires promis par l’ONU à l’armée malienne doivent arriver et donner leur formation qui dure au moins six mois, et d’autre part il semble croire encore à une solution pacifique. En bref, on a vraiment l’impression que chacun a sa solution, mais qu’il n’y a pas encore une convergence de tous. Pour les Maliens, c’est dur. Il leur semble qu’on ne les écoute pas vraiment. Mais, comme l’histoire le montre souvent, c’est dans les crises majeures que les pays rebondissent. Prions pour qu’il en soit ainsi !

 

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