Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Si San m'était conté...
17 octobre 2010

Somo, sur la route de Mopti.

Comme le dimanche précédent, l’abbé Paul me propose de le suivre dans la tournée des chrétiens « en brousse ». Je pars avec lui direction Somo, un village sur la route de Mopti, à 20 km de San. Cette fois-ci, nous restons donc sur le « goudron ».

Notre première visite à Somo est pour le directeur de l’école catholique de ce village. Et première surprise, cette école n’a pas reçu suffisamment d’élèves pour ouvrir une classe de 6ème. Les 12 qui se sont présentés chez lui ont donc été dirigés vers l’école publique qui existe depuis peu dans ce village. Et je découvre ainsi l’un des problèmes de cette école privée catholique, et donc payante (10 000 francs CFA, soit 16 euros), qui souffre de la concurrence de l’école publique gratuite. Le maire semble même avoir bénéficié des suffrages de ces habitants pour ce projet d’école gratuite.

Il s’insurge contre cette fausse gratuité et cet assistanat de beaucoup de ces concitoyens. C’est gratuit parce qu’il y a des bailleurs de fonds étrangers. Et d’ailleurs, de plus en plus, l’Etat Malien souhaite que les Maliens participent même de manière modique au salaire des enseignants, en versant 3 000 francs CFA, soit 5 euros. Mais il semblerait qu’ici peu apprécie cette politique et que les sommes ne sont pas perçues.

Après cette visite, nous rejoignons la chapelle en banco construite par les enseignants. Elle peut contenir 50 fidèles, mais nous sommes seulement 15. Il y a peu de chrétiens ici, et tous les jeunes sont partis à la ville pour suivre les cours au lycée. Dans le « chœur » juste une croix et dans une petite niche une statue de Marie. Sur les murs, des stations de chemin de croix, certaines représentées par une image clouée, d’autres symbolisées par un chiffre inscrit à la craie. Le sol est impeccable. Les femmes viennent tout juste de passer le balai. L’autel, une table faite de 4 planches, est bien digne avec tous les pagnes qui le décorent. Le vieux catéchiste veille à la bonne tenue de tous, et dirige la prière introductive, comme il dirigera la prière universelle et les annonces. La messe peut commencer.

A la sortie de la messe, nous allons visiter plusieurs familles : une famille en deuil, la famille du catéchiste, et la famille du directeur de l’école catholique. A chaque station, salutations, verre d’eau, parfois « dolo », maïs grillés, ou riz au beurre de karité. De loin, les enfants m’apostrophent : « toubabou, bonbons », « le blanc, des bonbons ».

Nous retournons à San le coffre plein de cadeaux, et le cœur plein de toutes ces rencontres et discussions.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Ce lundi 18 octobre, je reçois l'adresse de ton blog<br /> et je viens de lire tous les billets, avec beaucoup d'intérêt.<br /> Tout est à relire bien sûr, pour respirer un peu de ton aventure.<br /> Pas de commentaire spécial pour ce billet.<br /> Le tout est fort intéressant, ça vaut la peine de <br /> " garder toutes ces choses en son coeur "<br /> Bon courage pour apprendre le bambara.<br /> Bien fraternellement,<br /> Marie-Thérèse
Si San m'était conté...
Publicité
Newsletter
Si San m'était conté...
Archives
Publicité