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Si San m'était conté...
15 mars 2012

Encore le Nord Mali.

Depuis plusieurs semaines, les nouvelles en provenance du Nord Mali étaient moins nombreuses. C’est vrai, il n’y a pas un journaliste sur place pour suivre le conflit et rapporter ce qui se déroule en permanence, comme sous d’autres cieux. Les seules informations sont celles que veulent bien donner les organes officiels de communication du gouvernement et de l’armée. Tout est donc très contrôlé, et, peut-être aussi, un peu caché.

Et puis, coup de tonnerre, dimanche soir, au journal télévisé de la chaîne nationale Malienne, l’ORTM, un communiqué du ministre de la Défense indique qu’un camp militaire près de Tessalit, et proche de l’aéroport de cette même ville a été évacué. Les « rebelles touaregs » encerclaient depuis longtemps ce camp, où s’étaient réfugié une grande foule de civils, et ils empêchaient tout ravitaillement. C’est pourquoi l’armée a préféré le repli, plutôt qu’un combat meurtrier avec les rebelles. On peut le comprendre.

Pour le gouvernement, il n’y a pas eu de combats, c’est un repli tactique ; « un de plus », tempête l’opposition grandissante au président de la République et à son gouvernement. Pour les rebelles, c’est une victoire armée sur les forces gouvernementales avec des prises annoncées de matériels. Nous assistons donc maintenant à une bataille de la communication entre « rebelles » et gouvernement.

Et comme souvent, une mauvaise nouvelle n’est pas isolée. Nous apprenons ce jeudi matin l’attaque par les rebelles des villes de Goundam et de Diré. Deux villes importantes entre Tombouctou et Mopti.

Cela fait deux mois que ce conflit a commencé et les rebelles semblent avancer sans être trop inquiétés. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une guerre conventionnelle. Ce sont des coups de force, entrecoupés de  temps de répit. Mais, les rebelles gardent intacts leur capacité de nuire et on ne voit pas bien pour l’instant une fin à ce conflit.

Cela pose deux graves questions. La première, la plus urgente, c’est le nombre croissant de déplacés à cause de ces combats ou par peur des combats. Il y a deux semaines, on parlait déjà de plus de 130 000 personnes déplacés dans différents camps, en Mauritanie, au Niger, au Burkina-Faso, et ailleurs encore au Mali. Or, la région est déjà largement fragilisée par les très mauvaises récoltes de l’année dernière et la famine aujourd’hui. Comment nourrir ces foules toujours plus nombreuses ?

La seconde touche à l’organisation des élections présidentielles et législatives. La première, comme en France, a lieu dans 40 jours, les secondes ont lieu peu de temps après au mois de juillet. Comment les organiser dans toutes ces régions du Nord insécurisées ? Comment faire voter tous ces déplacés ? Certains annoncent que les élections seront reportées. Mais cela ne fait qu’attiser les mécontentements ; beaucoup voudraient voir en effet une autre personne que le président actuel prendre la tête des opérations, une personne à poigne. Sous une apparente tranquillité, on sent la colère monter.

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