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Si San m'était conté...
22 mars 2012

Coup d'état à Bamako.

Comme vous peut-être, j’apprends ce matin, jeudi 22 mars, la chute du président de la république Malienne, Amadou Toumani TOURE, dit « ATT ».

Bien sûr, dans mes précédents messages, je vous disais déjà que la colère grondait de plus en plus. Plusieurs raisons expliquaient ce mécontentement général : accueil à bras ouverts des mercenaires venus de Libye avec toutes leurs armes dans le Nord Mali, conflit depuis le 17 janvier dernier avec la rébellion touareg dans le Nord toujours, rébellion mieux armée que l’armée Malienne, enregistrant des victoires importantes, commettant des « crimes de guerre » (soldats Maliens égorgés dans le camp d’Aguelhok), mais aussi situation scolaire dégradée, et crise alimentaire doublée de milliers de réfugiés fuyant le Nord et les combats.

Hier, je recevais sur mon portable un message du consulat de France à Bamako indiquant aux ressortissants français de ne pas sortir dans les rues de Bamako, à cause de risques de troubles à l’ordre public. A San bien sûr, il n’y avait rien de visible, car la ville n’abrite pas les centres de communications (radio, télévision) ou les organes de gouvernement (présidence, ministres, et autres). Hier soir, en sortant du centre vers 22 h, c’était le grand calme comme d’habitude, et pourtant à la même heure à Bamako des militaires avaient pris la maison de la radio et encerclaient la présidence. Et ce matin, nous apprenons que le président est renversé, comme les institutions et la constitution, et un « conseil de restauration de la démocratie » est créé et dirigé par un capitaine de l’armée Malienne, le capitaine SANOGO. Les mutins, des militaires de l’armée Malienne, ne semblent pas avoir trouvé de résistance de la part des autres corps de l’armée. Cela révèlerait alors le degré de mécontentement de l’armée et des Maliens. En même temps, qui est ce capitaine SANOGO ? Saura-t-il faire face à toutes les situations d’urgence ? Saura-t-il inspirer la confiance de tous ? Et saura-t-il rétablir une paix durable ? Et quand est-il des élections présidentielles fixées dans un mois et demi ? Beaucoup de questions qui sont pour l’instant sans réponse. L’avenir proche peut réserver encore de nouveaux rebondissements.

Triste coïncidence : c’est un 26 mars 1991 que le général « ATT », aujourd’hui président de la république, avait renversé le président Moussa TRAORE. C’est un 21 mars qu’il est désormais renversé par un capitaine.

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