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Si San m'était conté...
16 avril 2012

Vacances forcées.

Cela fait bientôt un mois que je n’ai pas posté de message. Et beaucoup d’entre vous étaient inquiets. Certains m’ont envoyé des messages. D’autres m’ont téléphoné pour prendre des nouvelles. C’est vrai que ces dernières semaines le Mali a été bien secoué.

Après le putsch des militaires, les rebelles Touaregs et leurs alliés islamistes (Ansar Dine, AQMI entre autres) ont pris, en l’espace de quelques jours, les grandes villes du Nord Mali : Kidal, Gao, et Tombouctou, en commettant bien souvent des violences : viols, pillages, église brûlée... Par ailleurs, comme tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi toute la communauté internationale, avaient décidé de suspendre toute aide économique au Mali et de mettre sous embargo le pays, le danger était, en plus de la famine qui se profile, l’asphyxie totale du pays. Les militaires ont donc été contraints de négocier une sortie de crise rapide et ont rendu le pouvoir aux civils. Le président renversé, « ATT », a démissionné, et c’est le président de l’Assemblée nationale, Dioucounda TRAORE, qui assure l’intérim depuis jeudi dernier, le 12 avril. Avec son gouvernement d’union nationale, il doit tenter de redonner confiance aux Maliens, de réunifier le Mali aujourd’hui divisé en deux par les rebelles Touaregs, qui ont proclamé au nord la république de l’Azawad, et d’organiser les élections présidentielles et législatives qui devaient commencer à la fin de ce mois. C’est dire que le Mali a bien besoin de vos prières.

La situation étant dégradée et instable à la fin du mois dernier, mon évêque de Versailles m’a demandé de rentrer quelques jours en France. C’est donc la mort dans l’âme que j’ai quitté San. Vous pouvez, je pense, imaginer mon désarroi. Comment quitter un pays et un peuple qui traversent des heures douloureuses ? Comment quitter plus de 130 jeunes qui viennent avec la volonté de réussir et attendent beaucoup de vous ? Et comment alors vivre tranquillement ailleurs ?

Malgré mon départ, l’équipe des professeurs, que j’ai mis en place au centre, a décidé de continuer d’accueillir les élèves qui sont revenus après une semaine de vacances et une autre semaine où les écoles étaient fermées à San, à ce moment là en effet personne ne savait si les Touaregs s’arrêteraient à Tombouctou ou continueraient sur Mopti puis San. Cette décision courageuse des professeurs m’a rempli de joie.

A Versailles ces jours-ci, je m’occupe utilement en cherchant des aides financières pour consolider et développer ce centre. Et bien sûr, dès que cela sera possible, je retournerai là où le Seigneur m’a envoyé.

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Commentaires
R
Bonjour Père Alexandre,<br /> <br /> <br /> <br /> Le silence de ton blog devenait inquiétant et nous voici rassurés. Nul doute que c'est à regret que tu as du rentrer mais comme tu le précises si bien, tu continues à oeuvrer pour la mission que le Seigneur t'a confiée.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à toi<br /> <br /> <br /> <br /> Romain
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